Elliot remercia l'Archimage pour ces quelques informations :
"Je me languis d'étudier ces traités de magie et je suis très intéressé par ces technologies pyrotechniques, électriques et aéronautiques car notre pays est encore à la traîne en terme de technologie non magique, donc je vais y jeter aussi un oeil avisé...
L'Académie Scarlett? Je retiens le nom, mais pour l'instant, étant données les circonstances, je vais tâcher de rester ici...
Pour ce qui est de ce document, je suis d'accord avec vous, votre opinion est uniquement la vôtre, mais il s'agissait juste d'informations complémentaires en toute bonne foi...mais vous en faîtes l'usage que vous désirez bien spur.
Sur ce, je vais me reposer dans les quartiers qui m'ont été généreusement accordés...
Je vous souhaite un bon entretien..."
Puis il quitta la pièce, assez satisfait en direction de ses futurs appartements.
***
Alors que Rias se décontractait dans le jardin, profitant du mélange intense de fragrances dont la majorité lui était inconnue, Nyrelion la contacta mentalement pour l'entrevue.
Elle se matérialisa devant la porte de son bureau, frappa trois fois et entra.
Son regard se posa sur une table recouverte d'artefacts magiques de toute sorte puis sur une installation alchimique qui attira particulièrement son attention.
Puis elle s'assit face à l'Archimage de manière digne mais décontractée.
Elle fit apparaître son vin rouge préféré et servit deux verres, un pour elle et un pour Nyrelion, à qui elle fit clairement savoir qu'elle n'avait rajouté aucune substance nocive, que de toute manière il aurait sûrement remarqué.
Elle déclara alors, d'n ton plus sérieux :
"Il y a beaucoup de tension dans l'atmosphère, les circonstances étant ce qu'elles sont. Conjuguées aux attitudes des uns et des autres, le résultat en devient très préoccupant pour les esprits...
C'est pourquoi j'ai décidé de changer mes plans Messire Nyrelion.
Initialement, j'avais prévu, et je vais être franche, d'essayer de devancer Elliot Emerald...les affaires sont les affaires et nos deux familles sont concurrentes.
Il ne va pas sans dire que des relations privilégiées avec un autre royaume voire une autre planète auraient été une aubaine pour notre famille, dont le négoce d'artefacts et de produits magiques est clairement une part majeure des revenus de la Guilde Gremory.
Dans une certaine mesure, nous nous serions mutuellement enrichis de ces relations, tant dans le domaine économique que scientifique, philosophique ou culturel.
Bien entendu il n'était pas question de chercher quelque monopole mais bien d'être un partenaire légitime au même titre que la famille Emerald.
Mon mari Edmund Thousand qui a des fonctions similaires aux vôtres en tant que directeur de l'Académie de Lamia, aurait été enchanté de venir, mais étant terriblement affairé ces derniers temps, il a du renoncer et m'a chargé de ramener quelques trouvailles archéo-magiques qui puissent le combler, lui l'amateur de vieilleries elfiques.
Cependant, comme je l'ai dit, j'ai mis en suspens tout ceci :
Tout d'abord, vous n'êtes évidemment pas le monarque de ce pays, et j'imagine que ce n'est pas forcément de votre ressort de discuter commerce et affaires avec des étrangers, surtout que cette rivalité politico-économique vous agace au plus haut point, je l'ai bien compris.
Deuxièmement, et c'est la raison la plus importante : le contexte dramatique dans lequel est plongée cette Académie m'a fortement incité à revoir mon comportement : il me paraît très inapproprié de discuter affaires comme si de rien n'était, alors que la situation peut empirer chaque jour, d'autant plus que vous êtes très affairé à trouver une solution.
Vous êtes déjà suffisamment aimable de nous accorder de votre temps, c'est pourquoi je compte attendre que les conditions redeviennent normales pour échanger avec vous.
Et pour cela , il me paraît normal de vous accorder mon aide, car nous avons tous les deux à y gagner que la situation s'améliore."
Elle finit son verre de vin, dévisageant l'Archimage, dans l'attente d'une réponse de sa part.
"Je pense que j'ai à peu près tout dit ce que j'avais à dire Messire Nyrelion..." finit-elle à demi-mot, se resservant un autre verre.